my story is created to be in a book
Je croise les bras, appuyé contre le dossier d'une chaise en cuir noir, mon regard parcourant la pièce avec une certaine nonchalance. Je m’attarde un instant avant de commencer, mon ton détaché comme si je m'amusais à observer les réactions des autres à chacun de mes mots.
"Mon nom est Blaise Zabini. Vous l’avez sûrement entendu à plusieurs reprises, que ce soit pour ma réputation ou celle de ma famille. Mais je vais être clair dès le départ : les rumeurs et les ragots, je les méprise. La vérité, elle, est bien plus intéressante.
Je suis né en 1980, dans une famille de sorciers de sang-pur. Le nom Zabini porte une certaine prestance dans notre monde, bien qu'il soit souvent accompagné d’un voile de mystère. Ma mère, sans doute, y est pour beaucoup. Une femme d'une beauté incomparable, une sorcière talentueuse, veuve de plusieurs mariages. Chacun de ses époux est décédé dans des circonstances… disons, curieuses. Mais avant que vous n’insinuiez quoi que ce soit, laissez-moi vous dire ceci : ma mère n’est pas seulement une sorcière, c’est une force de la nature. Les faibles n’ont jamais su comment s’y prendre avec elle, et cela leur a coûté cher.
Quant à moi, j’ai grandi dans le confort et la richesse, mais je ne suis pas comme ces enfants gâtés qui s’attendent à ce que le monde leur tende les bras. J’ai appris à observer, à rester en retrait et à analyser. À Poudlard, je suis entré dans la maison Serpentard, sans surprise. Là-bas, je n’ai jamais ressenti le besoin de me pavaner comme d’autres, notamment Drago Malefoy et ses sbires. Ils pensent que l’arrogance suffit à inspirer la crainte ou le respect. Mais moi, je sais que la véritable puissance vient du contrôle et du silence. J’ai toujours préféré me tenir à l’écart des conflits inutiles. Après tout, je n’ai rien à prouver. La plupart des gens sont bien en dessous de mes standards, et cela se voit assez rapidement.
Ma réputation m’a précédé. Certains disent que je suis indifférent, peut-être même hautain. Ils ont raison. La compagnie des imbéciles m’ennuie, et je n’ai que peu de patience pour ceux qui n’ont pas la subtilité d’esprit nécessaire pour comprendre ce qui se joue réellement dans ce monde. Contrairement à ce que certains pourraient penser, je ne suis pas aussi obsédé par la pureté du sang que d’autres de ma maison. C’est un argument dépassé à mes yeux. La véritable valeur d’un sorcier ne se mesure pas uniquement à son ascendance, mais à son intelligence, sa maîtrise et sa capacité à naviguer dans les méandres de la société sorcière.
Quant à mon parcours, je me suis rapidement distingué dans les matières qui demandent discipline et précision, comme les Potions. La magie, pour moi, n'est pas une question de spectacle, mais de contrôle. Et c’est bien ce qui m’a permis de me forger la réputation d’un sorcier qui ne laisse rien au hasard.
Je prends une légère inspiration, croisant mes bras plus fermement contre ma poitrine, et mes yeux s’assombrissent alors que je poursuis.
Les années à Poudlard ont été un théâtre d’observations constantes. Tout a changé de manière assez spectaculaire à partir de la quatrième année, quand ce cher Harry Potter a commencé à attirer une attention encore plus disproportionnée que d’habitude. Le Tournoi des Trois Sorciers, la renaissance de Vous-Savez-Qui, et les murmures de guerre qui se faisaient de plus en plus forts… j’ai vu tout cela venir, bien avant que la plupart des élèves n’en aient conscience.
Les conflits s’intensifiaient. Moi, je m’en tenais éloigné. Pourquoi prendre parti dans une guerre qui, au fond, ne m’intéressait guère ? Que Voldemort règne ou qu’il soit vaincu, cela n’affectait pas vraiment ma trajectoire. Mes ambitions personnelles se trouvaient bien au-delà des jeux de pouvoir immédiats. Certains de mes camarades à Serpentard, Drago en tête, se sont retrouvés happés dans le tourbillon des évènements, forcés de choisir des camps. Drago, avec son obsession de prouver sa valeur, s’est enlisé dans des responsabilités qui dépassaient largement ses compétences. Moi ? Je suis resté dans l’ombre, là où je préfère être.
Cela ne signifie pas que je n’ai rien vu. Bien au contraire. J’ai observé la montée du chaos sous le règne des Mangemorts. L’emprise de Voldemort sur le monde sorcier s’est intensifiée, et Poudlard est devenu un endroit beaucoup plus sombre. Les Carrow, ces Mangemorts barbares, ont pris le contrôle de l’école pendant ma septième année. La discipline était stricte, brutale même, mais je savais me faire discret. Inutile d'attirer l'attention. Mes opinions n’intéressaient personne, et je n’avais aucune intention de risquer quoi que ce soit pour des causes qui ne me concernaient pas directement.
C’est autour du début de 1998 que tout s’est accéléré. Poudlard n’était plus qu’une forteresse à moitié vide, remplie de tensions et de peur. Beaucoup de mes camarades étaient partis, soit pour fuir les Mangemorts, soit pour se battre. Moi, j’observais toujours, calculant mes mouvements avec soin. J’entendais parler de la Résistance, des héros de l’ombre, mais honnêtement, tout cela m’amusait. Ils pensaient pouvoir changer le monde, mais l’histoire nous a toujours montré que les révolutions finissent par échouer, ou par reproduire les systèmes qu’elles combattent. Je ne suis pas un idéologue. Je suis un réaliste.
Le 1er mai 1998, tout a basculé. Poudlard est devenu le champ de bataille final entre les forces de Voldemort et celles de l’Ordre du Phénix. Une bataille épique pour certains, un carnage inévitable pour moi. Ce matin-là, les murs de l’école tremblaient sous les sortilèges, et la guerre qui faisait rage dans le monde extérieur s’était enfin abattue sur nous. Les couloirs autrefois familiers sont devenus des zones de combat. Mais contrairement à d’autres Serpentards, qui se sont précipités pour choisir un camp ou pour fuir, moi… je suis resté calme.
J’ai refusé de me battre pour une cause qui n’était pas la mienne. Ni Voldemort, ni Potter, ni aucun des deux camps ne méritaient que je risque ma vie pour eux. Ils étaient tous aveuglés par leur idéalisme ou leur ambition destructrice. Moi, j'avais ma propre guerre intérieure à mener, celle de ma survie, celle de la préservation de mes intérêts à long terme. Malheureusement, les mangemorts ne nous ont pas vraiment laissé le choix, attaquant le moindre sorcier présent sur le champ de bataille. Nous avons dû affronter certains d'entre eux et nous enfuir pour survivre.
Ce soir-là, j'ai observé la chute de Voldemort et la fin de la bataille avec une certaine distance. Harry Potter, une fois de plus, est devenu le héros qu’il a toujours prétendu ne pas vouloir être. Et après ? Le monde magique a changé, certes, mais pour combien de temps ?
Pour ma part, j’ai continué à avancer. Cette bataille, cette guerre, tout cela n’était qu’une parenthèse dans une vie beaucoup plus longue et plus complexe que la plupart des sorciers ne peuvent l’imaginer. Une chose est sûre, je ne me laisserai jamais emprisonner par les choix des autres. Blaise Zabini ne suit que son propre chemin...
Je ferme lentement les yeux, m’imprégnant de l’ironie de la situation. Le monde magique a changé, certes. Mais comme je l’ai toujours su, ces changements ne sont souvent que des cycles de désillusion. En 1998, alors que la poussière de la bataille de Poudlard retombait et que les héros victorieux célébraient la paix retrouvée, je savais que rien ne durerait vraiment. Les héros sont souvent trop confiants, et les idéaux ne résistent jamais au poids du temps.
Après la chute de Voldemort, il m’a suffi de peu de temps pour prendre mes distances avec ce monde tourmenté. J’ai vu les sorciers se tourner vers leurs routines, tentant de réparer les dégâts, sans jamais admettre qu'ils n'avaient pas vraiment de contrôle sur ce qui venait ensuite. Moi, j'ai choisi de tracer un chemin plus discret, loin de l'attention médiatique. Je n’avais pas l’intention de rester dans l'ombre de ceux qui, comme Harry Potter, étaient destinés à être constamment scrutés. Non, le vrai pouvoir se trouve dans la tranquillité, et j'ai su capitaliser sur cette idée.
Mes premières années après Poudlard furent des années de consolidation. J’ai utilisé mon nom et mes relations pour m’introduire dans des cercles influents, tout en maintenant cette distance. J'ai plongé dans des études de magie plus anciennes, plus obscures, des connaissances qui me mettaient à l'écart de ceux qui croyaient encore au simple manichéisme de l’époque des Mangemorts. La pureté du sang, l'ordre établi, tout cela me semblait obsolète. Les jeux de pouvoir réels, eux, se passaient ailleurs, loin des projecteurs.Puis, en juillet 1998, une décision fit trembler le monde sorcier, à la une du journal, je peux lire en titre "Poudlard repousserait l’âge d’entrée à 15 ans." Certains y ont vu une chance de maturité supplémentaire pour les élèves. Moi, je savais que cela briserait quelque chose d'essentiel dans la dynamique de l'école. Poudlard, c’était plus qu’une école de magie, c’était un rite de passage. En brisant ce cycle, Minerva McGonagall pensait peut-être protéger les jeunes sorciers, mais elle ne faisait que les affaiblir. À 15 ans, la personnalité est déjà forgée, les instincts sociaux ancrés. Cette nouvelle génération serait moins malléable, moins façonnée par l’école, et plus sujette aux influences extérieures. Une erreur stratégique ?
Les années passèrent, et Poudlard perdit de sa splendeur. Minerva McGonagall, bien qu’un pilier de l’institution, finit par plier sous le poids de la vieillesse et des critiques incessantes. En 2019, elle quitta la direction, laissant la place à Neville Londubat. Ce choix… que dire ? Neville Londubat, un Gryffondor bien trop tendre pour ce monde. Sa nomination a déclenché une vague de critiques prévisibles. Pour moi, il ne faisait aucun doute que ce garçon n’était pas fait pour prendre en charge un rôle aussi complexe. Oh, il était peut-être courageux, mais la gestion d’une institution comme Poudlard nécessite plus qu’un simple cœur brave. Il fallait de la subtilité, des stratégies que Londubat ne comprenait probablement même pas..
Je lisais les journaux, regardant de loin cette débâcle se dérouler. Londubat, assailli par la presse, par les anciens élèves, même par les tableaux de Poudlard eux-mêmes. C'était pathétique. Certains anciens professeurs abandonnaient leur poste, et Poudlard commençait à se vider de son essence. Cela ne m’a pas surpris. Le monde magique avait toujours eu besoin de figures de pouvoir fortes pour subsister. Les leaders faibles se font dévorer, et Londubat était sur cette trajectoire inévitable. Les parents retiraient leurs enfants, les alliances internationales s'effondraient. Durmstrang, Ilvermorny, même Beauxbâtons s’éloignaient de ce qu'était autrefois Poudlard, le joyau du monde sorcier.
Quant à moi, j’observais tout cela avec un mélange de détachement et d’amusement. J’avais toujours su que l’âge d’or de Poudlard était révolu, et que la gloire de cette institution était destinée à s’effriter. Ce n’était qu'une question de temps. Moi, je n’étais pas concerné par ces querelles internes. Mes affaires étaient ailleurs...
Je me souviens avoir lu la Gazette du Sorcier lors de cet été de 2024. Des titres hurlants sur la rentrée chaotique à venir, les moqueries d’Ilvermorny, l’abandon des autres grandes écoles. Poudlard, autrefois un symbole de grandeur, devenait un objet de dérision mondial. Certains auraient pu en être attristés, mais pas moi. Le monde change. Les institutions vieillissent et tombent. Ce qui compte, c’est de ne jamais s’accrocher à ce qui est destiné à disparaître.
Je me tiens devant la grande baie vitrée de mon appartement à Londres, observant les lumières de la ville qui scintillent au loin. La nuit est tombée, et avec elle vient ce moment de calme où je peux me perdre dans mes pensées, revisiter mon passé, mes choix, mon chemin. Je viens d’avoir 44 ans et malgré ce que certains pourraient penser, ma vie ne s'est pas déroulée comme une simple ligne droite, tracée d'avance. Non, elle a été pleine de détours, de moments d’incertitude, de révélations, et finalement, d’acceptation.
Après la bataille de Poudlard en 1998, j'avais 18 ans. Comme beaucoup, je suis sorti de cette guerre désillusionné. La plupart de mes camarades s'engageaient dans des carrières bien tracées, souvent au ministère ou dans des domaines liés à la reconstruction du monde sorcier. Mais moi, je savais que ce n’était pas pour moi. Je n’étais pas intéressé par une vie passée à servir les idéaux de ceux qui pensaient savoir mieux que moi comment le monde devait être géré. J’ai donc décidé de poursuivre des études dans un domaine plus discret, mais qui offrait un pouvoir subtil et une influence durable, les affaires et les finances magiques.
Je me suis plongé dans des études à la prestigieuse Académie des Arts Magiques et du Commerce en Italie, une institution vieille de plusieurs siècles, spécialisée dans la gestion des grandes fortunes sorcières et des transactions internationales. J’y ai appris à naviguer dans un monde de règles invisibles, à jouer avec l’économie magique comme d'autres jouent aux échecs. Cette voie m'a offert exactement ce que je recherchais, la maîtrise, le contrôle, et une indépendance que peu pouvaient comprendre.
Ce que beaucoup ignorent, c'est que ces années à l'Académie ont aussi été celles où j'ai commencé à me découvrir moi-même, plus profondément que je ne l’aurais jamais imaginé. J'ai toujours été très secret, y compris avec moi-même. Pendant longtemps, j’ai rejeté l’idée que quelque chose en moi était différent. J’avais été élevé dans une famille où l'apparence, la réputation, et la conformité aux normes étaient tout. Mon orientation sexuelle, je l’avais d’abord enfouie sous des couches d'indifférence, me persuadant que cela n’avait pas d’importance. Mais, à l’Académie, loin de l’emprise de ma mère et de ses attentes rigides, j’ai commencé à me poser des questions...
Ma première rencontre marquante avec cette réalité fut avec un autre étudiant, un sorcier français du nom de Jean-Luc. Il était brillant, charismatique, et surtout, il n’avait pas peur de vivre sa vérité. Nous avons développé une relation intellectuelle, mais aussi une connexion émotionnelle et physique que je n'avais jamais explorée avant. Ce fut à la fois effrayant et libérateur. Ce que j’avais longtemps nié devenait évident, j’étais attiré par les hommes. Pour la première fois, je ne pouvais plus me cacher derrière mon masque de détachement.
Accepter cette partie de moi n’a pas été immédiat. J’ai d’abord ressenti un certain dégoût, non pas à cause de qui j’étais, mais à cause de tout ce que j’avais été conditionné à croire. Les attentes de ma famille, les standards de la société sorcière, tout semblait conspirer contre l'idée même que je puisse être pleinement moi-même. Mais petit à petit, j’ai compris que la seule personne que je trompais en continuant à cacher qui j’étais, c’était moi.
Après mes études, en 2003, je suis retourné à Londres et j’ai commencé à travailler dans le conseil financier pour les grandes familles sorcières. Je gagnais bien ma vie, et surtout, je gardais le contrôle de mes choix. Mais malgré ma réussite professionnelle, il y avait toujours cette partie de moi qui restait dans l'ombre. Je fréquentais des hommes, mais toujours discrètement, sans jamais afficher publiquement mes relations. Jusqu’au jour où j’ai décidé que je ne pouvais plus vivre dans ce mensonge.
En 2010, à l’âge de 30 ans, j’ai fait mon coming-out. Ce ne fut pas un événement grandiose ou dramatique. Il n’y eut ni révélations publiques, ni annonces dans les journaux. Ce fut simplement une conversation avec ma mère, dans l’intimité de notre manoir familial. Je me souviens encore de son visage lorsqu’elle comprit ce que je disais. Ce n'était pas la colère ou la honte que je redoutais. Non, c’était plus subtil que cela..un mélange de déception et d’incompréhension. Elle n’a rien dit, mais je savais que, pour elle, quelque chose en moi s’était brisé.
Ce jour-là, j’ai compris que je ne serais jamais celui qu’elle espérait. Mais cela n’avait plus d’importance. Je ne vivais plus pour les autres. Je vivais pour moi. Depuis ce moment, j’ai embrassé ma vie avec plus de liberté. J’ai rencontré mon premier véritable partenaire, Adrian, un homme qui, comme moi, avait passé une grande partie de sa vie à se cacher. Nous avons été ensemble pendant six ans, et bien que notre relation ait pris fin en 2016, elle m’a permis de comprendre ce que cela signifiait vraiment d’aimer sans se retenir.
Aujourd’hui, en août 2024, j’ai 44 ans. Je vis toujours à Londres, et je continue de travailler dans les affaires et la finance. Je suis devenu une figure respectée dans mon domaine, avec un réseau de contacts qui s’étend bien au-delà des frontières de la Grande-Bretagne. Je n'ai pas d'enfants, et je n’ai jamais ressenti le besoin d'en avoir. J'ai fait le choix de vivre ma vie selon mes propres termes, sans les contraintes que beaucoup s’imposent. J’ai un mari maintenant, Oliver, un ancien collègue qui est devenu bien plus qu'un simple compagnon de travail. Nous nous sommes mariés en 2020, dans une petite cérémonie, loin du faste des grandes célébrations. Juste nous, quelques amis proches, et la tranquillité d'être enfin soi-même.
Ma mère n'est pas venue au mariage. Je ne lui en veux pas. Elle reste figée dans ses propres attentes, dans un monde qui ne lui ressemble plus. Mais cela aussi, je l’ai accepté. Nous ne sommes pas toujours destinés à recevoir l’approbation des autres, même de ceux que nous aimons. L’important, c’est de se donner à soi-même la permission d’exister pleinement.
Je me tourne vers la fenêtre, observant les lumières de la ville une dernière fois avant de fermer les rideaux. La nuit est belle, calme. Et moi, à 44 ans, je peux dire, sans regret, que j’ai trouvé la paix avec qui je suis.
Alors que je me détourne de la fenêtre, une idée me traverse l’esprit, un mélange de curiosité et de défi. Ces dernières années, bien que ma carrière dans la finance sorcière ait pris une tournure des plus fructueuses, un sentiment d’incomplétude persiste. Oui, j’ai rédigé plusieurs revues économiques, notamment sur l’impact des politiques magiques post-Voldemort sur les grandes familles sorcières et sur les nouveaux marchés internationaux de la magie. Mes articles ont été publiés dans les journaux spécialisés les plus respectés du monde sorcier, comme Le Sorcier Éclairé ou La Gazette Économique Magique. J'ai aussi donné des conférences dans différentes institutions de magie à travers l'Europe et au-delà, notamment à l’Académie de Durmstrang et à Castelobruxo, sur des sujets tels que l’évolution des échanges économiques magiques entre continents.
Malgré cette reconnaissance dans mon domaine, il y a quelque chose qui me ramène toujours à Poudlard. Cette école a façonné une partie de qui je suis, et peu importe mes efforts pour m'en éloigner, je sens que les événements récents m'intriguent au plus haut point. Le chaos qui règne là-bas depuis quelques années, la nomination controversée de Neville Londubat comme directeur, les critiques acerbes dans la presse, et la fuite des professeurs et des élèves… Tout cela me pousse à me demander.."est-il possible de redresser la situation ?" Peut-être que je pourrais faire plus que simplement observer de loin.
Je m’installe dans mon bureau, sortant un vieux parchemin de mon tiroir. Je me suis toujours demandé si, avec mon expérience et mes connaissances, je pourrais avoir un impact différent à Poudlard. Il est évident que Neville Londubat, bien qu'honorable, n’a pas la carrure nécessaire pour diriger une institution de cette envergure, surtout dans cette période de crise. Mais ce n'est pas une critique personnelle, loin de là. Je l’ai observé de loin pendant toutes ces années, et je sais qu’il est foncièrement bon. Mais peut-être qu’un regard plus pragmatique et calculateur serait utile à ses côtés. Peut-être qu’il aurait besoin de quelqu’un capable de voir au-delà des idéaux et des souvenirs de Poudlard pour ramener l’école à son prestige passé. Je rédige un message pour Londubat.
Je n’ai jamais envisagé une carrière dans l’enseignement, du moins, pas jusqu'à récemment. Mais après avoir publié tant de travaux théoriques et tenu des conférences devant des sorciers de tous horizons, l'idée de transmettre mon savoir à une nouvelle génération de sorciers devient séduisante. Et pourquoi pas en tant que professeur de potions ? J’ai toujours eu un talent naturel pour cette discipline, même si je ne l'ai pas poursuivie comme carrière. Il y a un certain ordre dans l’art des potions, un équilibre entre rigueur et créativité, qui me correspond parfaitement.
Je replonge dans mes souvenirs. Poudlard m’a formé dans bien des aspects, mais il me semble que la nouvelle génération a été privée de cette chance. Avec l’âge d’entrée repoussé à 15 ans, les élèves sont déjà formés par leurs familles, influencés par leurs croyances avant même de poser le pied dans l'école. Cela crée des tensions, des attentes non satisfaites, et finalement un manque d’harmonie. Peut-être que ce décalage est ce qui contribue à l’érosion de l’institution.
Et si je pouvais faire quelque chose ? Si je pouvais offrir à Neville une aide précieuse, en tant que directeur adjoint, voire comme professeur de potions, je pourrais insuffler un peu de cette discipline et de cette finesse qui me caractérisent. Il est évident que la situation est complexe, mais elle n'est pas irréversible. Poudlard a toujours été plus qu'une école, c’est une institution, une pierre angulaire du monde sorcier. Le laisser tomber en ruine serait non seulement une perte pour les générations à venir, mais aussi un signe que notre monde est en train de perdre ses repères.
Je prends une plume et je commence à écrire. Une lettre à Neville. Cela fait longtemps que je n’ai pas eu de contact direct avec lui, mais je suis certain qu’il se souvient de moi. Peut-être qu’il sera surpris de recevoir une telle proposition, surtout venant de moi, que beaucoup considèrent encore comme distant, voir indifférent à l’avenir de Poudlard. Mais je suis plus nuancé que cela. J’ai vu ce que la chute de grandes institutions peut entraîner, et je refuse de rester les bras croisés alors que Poudlard dérive vers l’oubli.
Je pèse soigneusement mes mots. Il est important que Neville comprenne que je ne cherche pas à le remplacer, ni à critiquer son travail. Mais une collaboration pourrait être bénéfique pour lui, pour l'école et pour moi. Je lui propose une rencontre, loin du château, dans un cadre plus neutre, pour discuter des possibilités. Peut-être pourrait-il envisager de me nommer directeur adjoint, ou de me laisser prendre la tête du département des potions. J’ai des idées sur la manière dont nous pourrions attirer à nouveau des enseignants de qualité, moderniser l’enseignement sans renoncer aux valeurs fondamentales de l'école.
Je plie le parchemin, le scelle d'un coup de baguette et appelle un hibou. Si cette lettre trouve une réponse favorable, ce pourrait être le début d'une nouvelle aventure, une autre manière pour moi de m'impliquer dans le monde magique tout en restant fidèle à qui je suis. Enseigner les potions, ou même co-diriger Poudlard, me permettrait de canaliser ce que j'ai appris toutes ces années...
Je souris légèrement en regardant le hibou disparaître dans la nuit. Peut-être qu’après tout, il est temps pour moi de revenir à Poudlard. Mais cette fois, avec une mission bien différente.