Just a normal day ft Charlie-Rose

Just a normal day

Charlie avait passé une partie de son aprés-midi à la bibliothèque pour son plus grand désarroi. Elle avait écumé les rayons pendant près d'une heure à la recherche de livres susceptibles de l'aider pour la rédaction de son essai sur le sortilège d'amnésie. Et pendant tout ce temps, la bibliothécaire l'avait eu l'œil, comme à chaque fois qu'elle posait un orteil dans cette maudite bibliothèque. Il faut dire qu'entre ses bavardages plus ou moins discrets ponctués d'éclats de rire qui venait briser le silence religieux des lieux ou la fois où elle avait surpris Charlie-Rose dans la réserve au beau milieu d'une étreinte fougueuse avec un Serpentard aux mains baladeuses, elle avait de quoi être méfiante. Sans compter, la fâcheuse manie de grignoter de la jeune Poufsouffle, qui rendait folle la bibliothécaire qui craignait toujours de voir ses précieux ouvrages tachés ou recouvert de miettes.

Après avoir enfin trouvé ce qu'elle cherchait, Charlie passa signer le registre pour emprunter trois ouvrages tout en provoquant la bibliothécaire d'un sourire radieux, sentant le regard inquisiteur de son ainé la suivre alors qu'elle quittait la bibliothèque. En sortant, Charlie ne prêta pas attention à la jeune rousse qui se dirigeait vers la pièce qu'elle venait de quitter, surtout qu'elle fut rapidement interceptée par une connaissance. Adossée contre le mur du couloir, ses livres dans les bras, elle bavardait en riant avec une Serdaigle de son année, lorsqu'elle perçut de l'agitation.

Tout en continuant sa conversation, elle observait la scène du coin de l'œil. Un garçon de première année s'en prenait à une jeune fille rousse. Des gamineries entre première année, sans doute, mais Charlie-Rose n'aimait pas l'attitude du garçon. Surtout qu'au début, la rouquine semblait sans défense. Elle ne réagissait pas aux provocations, ni aux insultes qui fusaient. Charlie n'avait même pas remarqué que sa camarade de Serdaigle était partie, désormais trop occupée à surveiller la scène se préparant à intervenir, si besoin. « Ton pauvre petit égo ne s'est toujours pas remis, Blake ? Si t'avais pas deux mains gauches peut-être que t'aurais eu plus de chance. » Lorsqu'elle vit sa cadette répondre d'une simple pique, elle ne put s'empêcher de secouer la tête de droite à gauche, en signe de désapprobation. Pourquoi ne peut-elle pas se défendre ? Si Charlie avait été à sa place, l'autre se serait retrouvé pendu au plafond par les pieds avant même de proférer sa première insulte.

Soudain, tout s'enchaîna assez rapidement. Alors que la jeune rousse essayait de se faufiler dans la bibliothèque, Charlie perçut quelque chose dans la gestuelle du gamin, qui la fit instantanément se décoller du mur et saisir sa baguette. Le garçon empoigna sans ménagement la rouquine qui lui asséna un magnifique maléfice de chauve-furie avant même que Charlie ait pu réagir. Celle-là, elle ne l'avait pas vu venir. Impressionnée, elle observa la nuée de chauve-souris battre furieusement des ailes contre le visage terrifié du garçon, qui prit la fuite sous les rires des quelques personnes présentes et au son d'une ultime menace. « Touche moi encore une fois et je téléporte des bijoux de famille très loin d'ici! » Ses livres sous le bras et la baguette toujours en main, Charlie s'approcha en sifflant d'admiration. « Alors là, je suis impressionnée. » La félicite-t-elle. « Je n'ai jamais vu un maléfice de chauve-furie aussi réussi ! Je suis jalouse. »

Tout sourire, elle range sa baguette en observant la jeune Gryffondor avec une expression mêlant admiration et curiosité. « Tu sais pendant un moment, j'ai cru que tu allais te laisser faire. N'hésite jamais à te défendre surtout face à un troll des cavernes dans son genre. Et surtout quand tu sais faire un maléfice aussi bien que ça ! » Forte et indépendante, ne se laissant pas dicter sa conduite, Charlie a toujours été une fervente partisane de la force de caractère et de l'aptitude à se débrouiller seul. Encore plus de la part du sexe féminin, c'était son côté girl power. Intriguée par la jeune rousse, elle oublia même de se présenter et enchaîna. « C'était qui ce crétin ? Et qu'est-ce qu'il te voulait ? »

(code) awona (icons) ethereal // avec @Lily Potter

Just a normal day

Charlie n'a pas fait attention au trouble de sa cadette lorsqu'elle s'est rendu compte qu'il y avait du publique à son altercation. Il faut dire qu'attirer l'attention, ça n'a jamais de poser de problème à la brune, bien au contraire. Elle passe rarement inaperçu où qu'elle aille et honnêtement, elle aime ça. Après un psychomage, vous sortirez surement tout un laïus expliquant son besoin d'être au centre de l'attention par l'abandon de son père et l'absence totale d'intérêt de sa mère à son égard, mais bon heureusement, nous ne sommes pas en thérapie. La première réponse de la gryffondor allume un nouvel éclat d'admiration brille dans le regard de Charlie, à l'idée de cette transmission mère-fille. « Génial, elle doit être cool ! » Bien sûr, quelque part bien enfoui, il y a aussi une pointe d'envie. Après tout que lui a transmis sa mère de vraiment utile. Pas grand-chose. La seule chose qu'elle lui ait vraiment appris, c'est comment bien se mettre en valeur en s'habillant, sa maquillant et se coiffant à son avantage. Mais le but de cet apprentissage était purement égoïste, puisqu'elle ne voulait pas avoir honte de sa fille. Au final, même si Charlie a très bien retenu la leçon et l'utilise au quotidien, cela est bien superficiel face à la transmission d'un sort pouvant l'aider à se défendre.

La réponse suivante lui tire un nouveau sourire et même léger rire. Pas moqueur mais signifiant clairement qu'elle ne partageait pas vraiment le même avis. Il faut dire qu'il y a bien longtemps que Charlie ne craint plus particulièrement les punitions des professeurs et encore moins de faire perdre des points à sa maison. Pas qu'elle en fasse perdre à tout bout de champs, mais quand cela arrive elle n'y prête pas grande importance au final la coupe de quatre maisons n'est qu'un prétexte pour que les étudiants filent droit. « Mouais si tu le dis. Je suppose que j'ai dû penser comme toi à une époque. » Rien n'est moins sûr, mais elle ne voudrait pas braquer son interlocutrice.

De toute façon, celle-ci répond déjà aux questions suivantes et Charlie hausse un sourcil, comment ça une deuxième année ? Comment se fait-il qu'elle ne l'ait pas croisé avant. « Tu es en deuxième année ? Je m'étonne de ne pas t'avoir croisé plus tôt. Je veux dire je sais que le château est grand, mais quand même tu ne passes pas inaperçu. Mignonne avec un maléfice de chauve-furie qui dépote et future star de quidditch, tu es tout de même facile à remarquer » Il n'y a pas une once d'ironie dans ses propos, ce n'est pas le genre. Bon ou mauvais, Charlie dit ce qu'elle pense, même si son côté exalté et un brin excessif, la pousse parfois à en rajouter, pouvant parfois semer un léger doute sur sa sincérité. Elle renchérit plus pour elle-même qu'autre chose. « Je commence vraiment à me dire que je suis trop centrée sur moi-même. » Le doute la traverse une demi-seconde, se lisant furtivement son visage mais très vite elle réalise qu'elle vient de dire ça à voix haute et enchaîne donc avec autodérision « Après c'est vrai que je suis exceptionnelle et que ça demande des efforts au quotidien de conserver un tel niveau.» Elle décoche un sourire ravageur à la plus jeune avant de se présenter à son tour. « Enchantée Lily, moi c'est Charlie-Rose mais tout le monde m'appelle Charlie. Je suis en dernière année. »

La chevelure rousse, le maléfice de chauve-furie et l’année de Lily, font tilter Charlie. Potter a bien une petite sœur, nan ? Non pas que cela ait la moindre importance aux yeux de Charlie, peu importe qui sont les membres de sa famille, elle préfère juger une personne pour qui elle est. Cela dit qu’on se le dise, elle se retenait de lui parler de sa mère, se doutant que cela devait être pesant de vivre dans l’ombre d’une famille aussi célèbre. La dernière guerre était désormais au programme à Poudlard et de toute façon, et même si elle ne l’avait pas été elle restait présente dans l’esprit de la plupart des gens. Nombreux était les enfants de la génération de Charlie qui avait grandi au rythme des récits de guerre. Et en fervente amatrice de girl power, Charlie s’était toujours particulièrement intéressé au rôle, non négligeable, qu’avait pu jouer les différentes protagonistes féminines, y compris Ginny Weasley.

« Si tu t'aventures là-dedans, passe le bonjour à la bibliothécaire pour moi. Je suis sûre que je lui manque déjà. »[/color] dit-elle malicieusement. « Tu vas voir cette femme est un amour. A la fois accueillante et débordante de joie de vivre. Je crois que je lui ai tapé dans l'œil et dans le bon, pas celui qui louche. Elle ne me lâche pas d'une semelle à chaque fois que je mets un pied dans cette antichambre de l'enfer. » Ah toujours cette grande histoire d'amour avec la bibliothécaire. Juste au moment de sa tirade, Charlie repaire une chauve-souris égaré, qui n'a pas visiblement pas suivi ses copines pour hanter le garçon de gryffondor. Sans attendre, elle entre-ouvre la porte, saisit sa baguette et lance un sort pour attirer l'animal dans la bibliothèque. Une fois la chauve souris dans la pièce, elle jette un dernier sort « Amplificatum » et referme aussitôt la porte. « Je serais toi, je patienterai un peu avant d'entrer là-dedans » Au même moment des cris s'élèvent de l'autre côté de la porte suivi d'une certaine agitation, pour le plus grand amusement de Charlie qui jubile de son ânerie.

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