Le lundi au soleil [PV Henry Dycklan]

Le lundi au soleil… non mais quelle blague. La personne qui avait inventé cette chanson connaissait bien les lundis…. c’est vraiment un truc qu’on ne voit jamais.

La pluie battait son plein, martelant le sol attirée par la gravité universelle et inébranlable… sauf avec de la magie peut être ?

Ce lundi matin était ennuyeux à souhait. En se levant, bien que cela ne soit pas encore l’heure, Billy avait observé le temps pendant un long instant. Il faisait gris, sombre… de quoi vouloir rester coucher pour la journée. Puis, Billy repensa à Xavier… un pincement au coeur le prit. Et si c’était sa faute ? En vérité, oui, dans un sens ça l’était et ça le travaillait, beaucoup trop. Sentant ses doigts se crisper, le Serdaigle dû fermer et ouvrir frénétiquement ses mains pour tenter de calmer les spasmes qui le prenaient. Rien à faire.

Alors le jeune homme s’habilla en vitesse, prit deux ou trois petites choses qui pourraient lui servir, dont ses affaires de cours et descendit le plus discrètement possible pour se faufiler en dehors du château.

Se dirigeant vers la forêt interdite, Billy ne s’enfonça qu’assez pour ne pas être vu de la bâtisse, la fraîcheur du matin et de la météo ne donnaient pas envi d’aller se glacer les os plus profondément dans les bois. S’installant au pied d’un arbre, emmitouflé dans sa cape, le jeune homme sortit une cigarette rigolote, l’alluma et commença à fumer pour se détendre.

Son ouvrage de sortilège en main, il bouquina tout en prenant de grandes inspirations entre les taffes. Il ne fallait pas perdre le rythme et au pire des cas, même s’il loupait un cours, il se serait entraîné.

Les rayons du soleil ne perçaient pas, cependant le château devait commencer à s’animer, le matin et le petit déjeuné avaient commencé.

La rentrée était toujours un mauvais moment à passer pour Henry. Les vacances scolaires il profitait pour faire la fiesta ou passer des nuits blanches avec sa grand-mère à discuter de tout et de rien, à la faire rire, cuisiner ou plus encore. Elle se livrait à lui et racontait avec tendresse ses souvenirs de Poudlard, ses années d’études et les grandes guerres du monde sorcier. Le serpentard l’admirait énormément et ne pouvait s’empêcher de l’écouter sans rien dire. Il lui devait tant, elle, l’unique famille qu’il avait, enfin elle et son mari (qui n’était pas le grand-père d’Henry mais qui l’avait élevé tout comme).

Ce lundi-ci n’était que le premier d’une longue lignée de lundis successifs qui allait clore cette dernière année à Poudlard. Il manquait quelqu’un pour cette dernière année, le dernier lutin du groupe : Xavier. Le serpentard de la bande préférait fermer son esprit là-dessus jugeant trop triste ce qui arrivait et c’était trop dur de ne pas se sentir coupable. Il n’en parlait pas vraiment avec les autres, pas même Billy et pourtant, Dumbledore sait combien Henry racontait toute sa vie à Billy.

Au petit matin à la fraîche, le capitaine des serpillères –ou vipères selon vos préférences- tournait en rond dans la forêt interdite de l’école, une clope dans une main, un café dans l’autre. Henry poussait la chansonnette sur du AC/DC de quoi s’énerver de bon matin en plus du reste. Il aimait particulièrement se lever à l’aube pour profiter de la fraîcheur des lieux, marcher, courir, chanter… Profiter du calme des lieux et le fait qu’il n’y ait pas un seul regard pour se poser sur lui. C’était bon.

Soudain, il s’aperçoit qu’il y a une silhouette et son premier réflexe a été de jeter sa clope, l’écraser avec son pied et se planquer derrière un arbre. En y regardant bien, la silhouette ne bougeait pas. Henry plissait les yeux et guettait davantage avant d’être formellement formel : il s’agissait de Billy. Un sourire se dessine sur les lèvres du septième année. L’envie lui prend de jouer. Il attrape sa baguette et use de sa voix la plus aigue possible pour appeler son ami : « Biiiiilllyyyyy ». Il reste caché derrière son arbre comme un gamin avant de chopper des marrons avec leurs piques et les balancer un à un sur Billy. Heureusement qu’il n’était pas poursuiveur dans son équipe sinon ils seraient mal barrés…

Le sale gosse qu’était Henry sort de derrière son arbre en écartant les pieds et en levant les mains avant de se mettre à crier :  « BIILLYYYYYYYYYY ».  

Le serdaigle avait la flemme pour cette rentrée, il ne voulait pas reprendre les cours et encore moins continuer de mentir à tout le monde, pourtant, c’était soit cela, soit son petit frère qui prendrait sa place. Cette idée lui glaça le sang. Non, hors de question qu’il vive cela, cet enfer.

Prenant une nouvelle inspiration auprès de sa cigarette, Billy ferma son ouvrage pour l’installer à sa place, dans sa besace. Ce matin n’était décidément pas fait pour travailler. Les pensées du garçon l’avaient totalement déconnecté de la réalité. Sa mission, les maraudeurs, ce qui était arrivé à Xavier… tout se chevauchait et se succédait comme un horrible cauchemar. Finalement, était-il heureux de faire partie des maraudeurs ? A cette idée, un léger sourire se dessina sur son visage. Oui, il était heureux de cela, c’était bien la seule chose qui lui mettait du baume au coeur. Ils étaient sa vie, son sang. Aussi étrange que cela pouvait paraître, cette pensée du début d’année sonnait comme une résolution pour lui : il ne ferait pas de mal aux Potter, ses sentiments pour James étaient bien trop présents. Billy protégerait aussi les maraudeurs, il était foiré avec Xavier, mais plus jamais cela ne reprendrait. S’il le pouvait, il s’imposerait un sort pour s’obliger à ne pas aller à l’encontre de cette décision.

Soudain, une voix le sortit de ses songes. Ah, il la connaissait bien cette voix, cette manière de prononcer son prénom, il n’existait qu’une personne au monde faisant cela : Henry.

Le timide sourire qui s’était dessiné sur le visage de Billy s’élargit naturellement. Voilà de la joie qui s’annonçait et du jeu. Pouffant de rire, il répondit : « Heeeeeeeeeeeeeeeeennnnnnnnryyyyyy ». Sans forcément hausser la voix.

Sortant sa baguette, il ne bougea pas. Observant les alentours, pas de silhouette. Billy ricanna. « Alors, on joue à cache-cache comme des enfants ? » Puis, pouf. « Aie » un marron piquant. Puis un autre. Billy usa de sa baguette pour se protéger des autres.

Se redressant, à l’affût et prêt à lancer un Avis, Billy vit sortir son confrère de sa cachette, bras et jambes écartées, comme prêt à recevoir sa pénitence.

Ce fut le visage radieux que Billy couru vers lui pour lui sauter dans les bras, en mode gros câlin tout en criant : « HENRYYYYYYYY !!!! »

Et voilà, deux des quatre crétins étaient réunis.

Le maraudeur aux couleurs bleu et argent se met à son tour à prononcer son prénom. C’était leur truc, un truc débile, pour deux gentils jeunes hommes débiles. Au premier appel, Henry est resté caché derrière son arbre et n’a rien dit. Quant à sa remarque sur la partie de cache-cache, Henry pouffait de rire dans son coin. C’était un jeu qu’il aimait bien et Poudlard était très certainement l’un des meilleurs endroits pour jouer à celui-ci. Ca lui manquerait l’an prochain… Bref, Henry lançait des marrons fraîchement tombés des arbres, comme un idiot. Il aurait pu faire usage de la magie mais non. C’était trop tôt encore.

Bibi lui fonce dessus, et l’attrape dans ses bras ce qui n’est pas sans faire sourire Henry qui saute à moitié sur Billy puis enroule ses jambes autour du serdaigle –et tant pis s’il ne supporte pas le poids de notre Henry national qui, il est vrai, n’est pas un poids plume. « BIIILLLYYYYYYYYYY » hurlait-il à moitié avant de lui faire un bisou sur la joue. Si certains y verraient une marque d’amour, c’était à s’y méprendre. L’amour qu’ils se portaient était fraternel… Même si des fois, les situations devenaient cocasses.

« Tu faisais quoi ? Et ça va ? ». Henry allait très vite submerger le corbeau à coup de questions en rafale. Ca leur arrivait de s’écrire l’été et même de se voir car Henry invitait régulièrement les nouveaux maraudeurs chez lui – donc Billy, Xavier et nul autre que James Potter, le fils du grand et unique Harry Potter. Bien sur de tous, il partageait au mieux son grain de folie avec Billy. D’ailleurs, lors des réunions des maraudeurs, il suffisait que l’un commence pour que le second suive sa connerie et étoffe un peu plus les idées formidables qui deviennent très vite des conneries. Xavier et James suivent le mouvement, c’est donc bien que quelque part, ils sont aussi fous non ?

Henry a fini par se défaire de l’étreinte qu’ils avaient pour notamment libérer Bibi de son poids. Le préfet des serpentards décoiffe son ami avant de démarrer un rire ; Henry a tendance à partir quand il commence à rigoler… Ce n’est pas pour rien que son animagus est une hyène, son rire n’est pas sans les rappeler. Il lui en fallait peu, vraiment très peu, pour être heureux. « Quel est le programme de la journée ? » demandait Henry. Il savait qu’une journée à Poudlard ne pouvait se faire sans des plans pour les maraudeurs. Enfin… Une partie d’entre eux puisque Xavier était à sainte Mangouste aux dernières nouvelles…
 

Le poids de son compère sur lui, Billy manqua de tomber à la renverse, il pesait son poids quand même le bougre ! Quelques pas en arrière, un gémissement et un bruit de souffle coupé, Billy parvenait à tenir le lutin de cornouailles grande taille version sorcier, sans rencontrer le sol avec ses fesses. Une fois son souffle reprit, les mains sous ses fesses pour maintenir son ami, il le souleva légèrement en réalisant des va-et-vient pour le faire sauter comme on le ferait avec un bébé. Il répondit à l’adresse de son prénom : « HENRYYYYYYYYYYYYY !!!!!! »

A quoi ils ressemblaient ? De grands débiles pensant qu’ils avaient encore cinq ans… s’en était presque mignon… pour des adultes de 21 ans.

Ce qu’il faisait ? Broyer du noir ? Hors de question qu’il réponde cela. Les questions en rafales de la hyène étaient à la fois suffocante et rassurante. Il n’avait pas changé malgré les soucis de l’année passée… ou tout comme le serdaigle, il se le gardait bien. Billy lui avait été reconnaissant des invitations chez lui, c’était toujours un passage de paix, laissant au jeune sorcier un break pour respirer loin de son père et de la surveillance de la prof’.

Posant sa tête sur le torse de son ami, Billy prit un instant pour soupirer, il ne voulait pas tout dévoiler. Puis, il lui répondit avec un air malicieux : « A ton avis ? Je commençais à réfléchir à notre prochaine connerie, bien évidemment. » Ricanant un peu, il continua : « Bien sûr que ça va, la reprise est un peu dure… surtout parce qu’il manque l’un d’entre nous, mais je suis confiant, il va nous revenir en forme. »

Henry se défit de l’étreinte, ce qui n’était pas pour déplaire au serdaigle qui commençait à avoir des fourmis dans les bras. Le programme de la journée ? Un petit rictus se dessina sur le visage du corbeau, ah, la préparation allait commencer. « Dans un premier temps, faire bonne impression. Suivre le chemin habituel d’une journée d’un préfet respectable mon ami. Il serait dommage que nous nous faisions prendre maintenant. Je te propose que l’on fasse un point ce soir avec James. Histoire de planifier les activités a venir. Halloween sera vite à notre porte. » Suivit d’un haussement de sourcil voulant tout dire. Puis, Billy sortit une cigarette rigolote et ajouta : « Mais en premier lieu, se détendre un peu. »

Henry connaissait Billy depuis la première année, ils avaient embarqué ensemble dans les barques qui les conduisaient au château de Poudlard. Loin était cette époque où ils ne jouissaient pas d'une vie poudlardienne rock'n roll. "BIIILLLYYY"; Et bruyante, il est vrai.

Henry ne se privait pas d’un léger rictus quand son ami lui avouait réfléchir à leur prochain programme de sorcellerie. Oui, voyez-vous, les nouveaux maraudeurs avaient leur propre programme de sorcellerie parallèle aux études de Poudlard. D’ailleurs, en parlant d’études, le serpentard ferait bien de s’y mettre un peu cette année puisque le grand, l’unique, magnifique examen de fin d’année approchait et signait une fin de vie poudlardienne pour lui, comme pour ses amis. Il avait beau avoir échangé avec sa grand-mère, le sujet de « l’après-Poudlard » était encore flou… Il aurait aimé dire « Ciao les copains » et entamer une tournée mondiale avec son groupe mais… Il n’avait pas encore de groupe… Puis était-il vraiment prêt à se défaire de Billy, Xavier et James ? Pas tellement…. Donc, penser à leur programme de sorcellerie était bien plus marrant que de réfléchir au reste.

Au moment où Billy évoque le quatrième maraudeur, celui qui n’avait pas encore fait sa rentrée pour cette septième et dernière année, Henry effaçait tout rictus de son visage. Il fuyait le sujet, il n’aimait pas parler de ça c’était trop… dur. « M’ouais… Il nous manque le petit furet » fit-il avant de se mettre à chanter : « Il couuurt il couuurt le furet, le furet du bois joooliii… ». Il explose de rire naturellement très fier de sa dernière connerie. Si vous n’avez pas la réf, n’essayez pas de l’avoir. Un jour, peut-être que vous saurez.

Faire bonne impression… Henry demeurait un serpentard, il n’a pas su se retenir de s’esclaffer de rire : « Mec, je suis  préfet, c’est justement pour ne pas avoir à faire bonne impression. Qu’est-ce que tu veux qu’on nous fasse ? On ne peut rien contre nous… ». Henry se recoiffe, se redresse et ne manque pas l’occasion de se payer la poire de son ami le corbeau : « Maitre corbeau veut faire « bonne impression » … laisse-moi rire… ». Billy voulait faire le point le soir-même avec James pour planifier leurs activités et notamment Halloween. Enfin quelque chose pour émoustiller Henry qui ricane alors comme une hyène avant de s’arrêter net. Il ne le faisait pas exprès de rire ainsi, mais par moment, il sentait bien que ça le desservait… « Ouais bah espérons que le Wapiti ait vernis son bois durant l’été. T’as capté Billy? Vernis son bois ». Henry était mort de rire de sa propre connerie et c’est pareil, à nouveau, si vous n’avez pas la réf, vous l’aurez peut-être durant l’été.

Halloween. C’était l’une des fêtes préférées d’Henry. Il aimait trop foutre les choquottes à tout le monde, élève comme professeur, faire des blagues, se déguiser limite et bien sur, se gaver de bonbons. « J’ai un tas d’idées pour Halloween mon vieux ! Et j’espère que ce machin qui nous sert de directeur va nous faire un petit truc cette année. J’aimerai bien vernir mes canines moi… ». Infatigable Henry n’est-ce pas ?

Quand son ami sort une nouvelle cigarette, le préfet des verts et argents tend la main. « Ouais, se détendre un peu ». Sa main voulait tout dire.

 

L’expression : « l’espoir fait vivre », n’est pas si anodine que cela, au contraire, elle est une véritable doctrine pour Billy. Il y croyait dur comme fer, après tout, il n’avait que cela, l’espoir. L’espoir que son amour n’était pas à sens unique, qu’une solution existait pour sauver ce garçon et ses parents un espoir que finalement, après cette dernière année, il pourrait encore vivre. Mais cet espoir était vain, Billy s’attendait de plus en plus à finir six pieds sous terre. Une partie de lui s’était faite à cette idée, même si cela faisait mal à son être.

Henry était sa légèreté et son innocence, il signifiait beaucoup pour lui. Bien évidemment, Billy savait que la vie de son ami n’était pas si rose que cela non plus, mais malgré tout, il lui donnait toujours du baume au coeur. À l’appel de son prénom, notre brun répondit avec le même enjouement : « HENRYYYYYYYYYYY ». L’avenir, un métier, vieillir, c’était tellement un rêve pour lui. Il verrait cela un autre jour encore.

Henry répondit rapidement avant d’enchaîner sur une chansonnette - qu’il est bon d’avoir de belles références – qui le fit rire comme à son habitude et arracha un sourire au corbeau, avant de continuer sur la suite du sujet. Il n’était pas faux qu’être préfet donnait déjà une certaine prestance, pourtant, Billy se demandait bien par quel miracle Henry avait été nommé ? Un coup de pouce du destin ? Le directeur savait en réalité et les soutenait ? Les gens avaient beau dire, ce Neville Londubat il était quand même particulier. Etrange que les maraudeurs soient tous des préfets, obtenant alors assez d’avantages pour faciliter leurs conneries. Et si quelque chose de plan grand se préparait ? Et si Harry Potter savait déjà tout en réalité et que tout ceci était en fait un plan pour coincer les parents de Billy, ainsi que d’autres mangemorts ?

Les mots d’Henry sortirent Billy de ses pensées, « maître corbeau », bien sur. Souriant de manière malicieuse, Billy donna une tape sur l’épaule de son confrère. Une image de plus, tout simplement. Puis, Henry mentionna le Wapiti et son vernis…. Vernir son bois… il avait compris et en rigolait, la hyène était vraiment capable de blague défiant l’entendement. Bien qu’une partie de lui espérait que non.

Henry ajouta qu’il avait un tas d’idée pour Halloween, ben voyons. Pourquoi cela n’était même pas le serdaigle ? Soulevant les yeux au ciel, il murmura : « Pourquoi je ne suis même pas étonné ? » Le directeur préparer un truc ? Billy le craignait plutôt. Qu’est-ce qui pourrait bien encore arriver ?!

Allumant la cigarette, Billy tira une taffe avant de la passer à son compère tout en ajoutant : « Tu m’étonnes. J’ai pas mal de projet aussi pour Halloween, hâte que l’on en parle et que l’on voit ce que l’on fait au final. Je pense qu’on va pouvoir bien se marrer, marquer les esprits, après tout, c’est notre dernière année. » Piquant la clope pour prendre une nouvelle taffe, il ajouta : « Je pense qu’on pourrait, voir devrait, créer comme une sorte de… tradition, des commandements. Un truc que les nouvelles générations pourraient faire en hommage à la scolarité à Poudlard. »

Se posant contre un arbre, Billy usa de sa baguette pour assembler des branchages et leur faire prendre une forme humanoïde. « Je pense faire pas mal de petits essais cette année, plus encore que les années précédentes. » Puis, il anima ce petit branchage, auquel des petits crocs poussèrent et lui donna pour ordre : « Vas dans le château et mange tous les pieds de chaise que tu pourras. »

Billy, c’était le mec qui voulait être bien vu par les profs, qui faisait en sorte d’avoir de bons résultats et qui donc avait tout d’un préfet. Henry, lui, on se demandait bien pourquoi on l’avait nommé préfet…  Il avait ses phases de bon élève, studieux et n’avait vraiment aucune difficulté face à l’apprentissage mais il avait cette facette bordélique qui envoyait promener le reste. S’il se levait d’humeur à fiche le cirque, alors c’était terminé pour la journée. Il mettrait la pagaille en classe, répondrait à côté de la plaque aux professeurs et ne manquerait aucune occasion de les faire sortir de leurs gongs. Ca lui aurait valu quelques heures de colle s’il n’avait pas été nommé Préfet. D’ailleurs, ce côté décontracté et je m’en fous de tout, c’est depuis sa nomination en cinquième année. Autrefois, il était quand même un peu moins sûr de lui…

C’était James qui avait réuni la bande et formé un squad incroyable. Peut-être qu’au fond, la nomination de préfet des 4 lurons est dû uniquement à son nom et aux relations de son père. Henry s’était posé la question une paire de fois. Si en cinquième et sixième année il avait était plutôt calme et respectueux du règlement, il n’y a aucun doute que cette dernière année va être bien différente. Il a cœur à faire de cette année une très belle année, riche et marquante pour tout Poudlard. Il sauvera n’importe quel élève, de sa maison ou non, et inventera toujours un prétexte pour excuser n’importe qui. Il voulait jouer de son titre tout en invitant subtilement les élèves à foutre le cayon dans le château. Il se voyait déjà volait sur un balai et retourner Poudlard comme les jumeaux Weasley… Qu’est-ce qu’ils étaient légendaires ces deux-là ! Mais, la grand-mère d’Henry va le faire momifier s’il ose sortir de Poudlard sans son diplôme. Alors, non, il allait jouer de son titre, mais subtilement.

Quand Billy lui parle d’Halloween et se présente sans surprise de ses idées en trombe, Henry sourit davantage et rigole comme un idiot de première, déjà prêt à enflammer tout Poudlard – façon de parler. «Je propose une petite chasse de furet dans la grande salle… tu connais le jeu du prisonnier ? » dit-il en jouant de ses sourcils.

Billy aussi voulait visiblement marquer les esprits en l’honneur de leur dernière année. Voilà pourquoi ils étaient amis… Et il était évident que James avait un peu trop mis de sa cervelle dans la leur. Henry n’en a jamais vraiment eu besoin pour se conduire comme il le faisait, mais Billy c’est de pire en pire, d’année en année. Dire que c’était la dernière année… c’était loin d’être fini pour le moment.

Henry le laisse enchaîner sur une histoire de tradition… Il n’en fallait pas plus pour enjailler Henry. « Oh my gosh ! Je vois ce que tu veux dire Billy… BILLYYYY ! On va faire… Les 11 commandements » manquait-il d’hurler dans les oreilles de son copain maitre corbeau.

Billy fit naître un truc fait de brindilles… Il pouvait être impressionnant quand il le voulait. C’était du génie ! Mais Henry n’était pas en reste pour ajouter son grain de sel là-dedans.  D’un coup de baguette magique, Henry fit voler des feuilles jusqu’au petit monstre pour lui faire comme une crête sur le sommet de sa… tête… « Bon appétit » lance t-il.

Henry fixe alors son ami avant de lui repasser ca cigarette rigolote. « On ne peut pas partir de Poudlard sans s’assurer d’un bel héritage Billy. Il va falloir éduquer la nouvelle génération… ». Le préfet des serpentards avait une idée en tête et pas des moindres. Il fallait former les plus jeunes à reproduire leurs conneries pour qu’elles puissent perdurer sans eux à Poudlard.